Certains habitants de Toulouse ont vu apparaître sur leurs trottoirs, au pied de quelques plantes, le nom de celles-ci, écrit à la craie. L’information s’est répandue comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux, beaucoup se demandant qui avait bien pu commettre ce forfait aussi ludique que rigoureusement scientifique et surtout très instructif !
C’est l’arrêt de l’emploi des produits phytosanitaires dans les communes de France et en particulier à Toulouse qui a permis la recrudescence de plantes sauvages en pleine ville depuis quelques années. De fait, le botaniste du Muséum de Toulouse, Boris Presseq, accompagné d’un confrère, Pierre-Olivier Cochard, naturaliste, réalisent régulièrement, depuis le mois d’avril 2019, des missions d’inventaire de la flore sauvage dans le centre-ville toulousain. À cette occasion, ils ont noté le nom de quelques plantes sur les trottoirs, comme ce qui se fait déjà à Nantes, avec le projet Belles de bitume.
La démarche, éphémère, (les noms sont inscrits à la craie) se veut essentiellement pédagogique. Et les habitants en redemandent… Quelle joie en effet de repérer qu’une plante comestible ou médicinale pousse à deux pas de sa porte ! Cette (re)découverte de la nature en ville permet également de sensibiliser à la sauvegarde de la biodiversité : oui, les plantes sauvages, que beaucoup qualifient de mauvaises herbes, sont répertoriées, classées et possèdent aussi de jolis noms poétiques. Savez-vous, par exemple, que 83 espèces de plantes sauvages ont été recensées dans le seul quartier du Busca ? Elles participent également, par leur présence par milliers, à végétaliser les rues de Toulouse et par conséquent contribuent à faire baisser la température en ville.
Le recensement sera bientôt terminé et le muséum publiera les résultats, tendez l’oreille… et en attendant, ouvrez l’oeil ! Il se peut que votre quartier soit le prochain sur la liste des missions d’inventaire…


















Crédit photos Valérie Bernard
MERCI !
Merciiiiiiis infinis pour cette belle poésie dans nos rues !
Voilà qui nous a fait rêver, même les amis qui ne sont pas sur Toulouse.
Mention spéciale pour le lichen pigeon
J’apprécie beaucoup votre démarche de faire connaître ces plantes sauvages qui veulent pousser EN VILLE merci beaucoup pour votre initiative 💗
Je trouve cette démarche plutôt chouette ! Ré-apprendre à reconnaitre les plantes, voir cette verdure “sauvage” dans nos rues. Mon quartier (la Roseraie) est plutôt bien loti en ce sens ! Certaines plantes sont même devenues très hautes. Je me pose tout de même une question : lors des derniers orages la rue était en partie inondée, car les caniveaux ne jouent plus leur rôle évacuateur, encombrés de ces plantes. Les trottoirs, qui sont assez étroits dans ce quartier, sont envahis de plantes rampantes. Plus personne ne les emprunte. Certes, il ne faut plus employer tous ces produits chimiques, mais la sécurité des administrés est préoccupante.
Dans certains endroits, comme ceux que vous citez, l’arrachage est tout de même nécessaire ! Peut-être faudrait-il faire remonter le souci à la mairie ?
Merci pour votre réponse, oui je vais voir avec la mairie. Quoiqu’il en soit cette initiative du Museum est enrichissante !
Si les plantes poussent c’est parce que l’espace n’est pas utilisé ! Alors pourquoi vouloir les enlever ?
En tant qu’institution, je vous trouve pour le moins indélicats de reprendre l’idée d’un créateur sans même m’en demander l’autorisation, sans même me citer !
Bonjour, l’initiative de notre botaniste est totalement personnelle, spontanée et éphémère, et dans le cadre d’un inventaire scientifique de la flore. Elle n’a pas découlé de l’intention de copier et encore moins nuire à votre projet artistique, dont nous saluons d’ailleurs le concept, mais qui était inconnu de nos services. Nous avons été nous-mêmes totalement surpris de la tournure des événements ainsi que de l’ampleur de sa portée médiatique.
Très sympa et instrucitf…également pour enlever ce qui menace de grainer à tout-va et empêche l’eau de s’écouler dans le caniveau, vu le nombre de moustiques-tigre dans ce quartier.
Cest le moment du pourpier à mettre en salade, si on peut le cueillir dans les vasques et potées sur les trottoirs, en hauteur. Mais attention au datura sauvage (aigremoine ?) qui commence à fleurir et est toxique
Bonjour,
Je trouve cette idée (et sa réalisation) très chouette(s)!!!
Est-ce que les photo ne pourraient pas être relayées sur un réseau social (instagram par exemple) afin de sortir de l’anonymat ces “mauvaises herbes” qui ne le sont pas?… et de faire profiter un plus grand nombre?!…
Merci!
C’est une très bonne idée en effet ! Nous allons voir ce que nous pouvons faire…
J’habite près du Busca, et il me semble que certaines espèces “insolites” viennent peut-être de la proximité avec le Jardin des Plantes.
Je m’arrête aussi toujours pour faire un petit bonjour à chaque petit végétal qui s’enracine dans nos rues de Toulouse, j’ai une application sur mon tel mobile qui me permet de l’identifier. Mais j’adore ce partage, que d’écrire le nom.
Merci 🍃
Cette riche initiative peut aussi donner l’idée d’une promenade avec le livre d’Italo Calvino en poche, notamment “Palomar”. Alors il ne restera plus qu’à déambuler, observer, s’instruire et choisir un bon banc de lecture !
“…/… la sensation précisément qu’on est là mais qu’on pourrait ne pas y être, en un monde qui pourrait ne pas y être mais qui est là. ” in Palomar. … / Merci à messieurs Boris Presseq et Pierre-Olivier Cochard