La cabine de Pierre Loti, un travail minutieux de reconstitution patrimoniale !

Le Muséum possédait depuis longtemps dans ses cartons deux dessins de la cabine de bateau de Pierre Loti, d’une remarquable précision. Ce sont eux, entre autres, qui furent à l’origine de la conception de l’exposition.

Officier de marine, Julien Viaud de son vrai nom, embarqua pour l’ile de Pâques à bord de la Frégate Flore en 1871.

Les lieux l’ont fortement marqué, il décrit l’île ainsi dans son livre « L’île de Pâques, Journal d’un aspirant de la Flore» :

« Il est, au milieu du grand océan, dans une région où l’on ne passe jamais, une île mystérieuse et isolée ; aucune autre terre ne gît en son voisinage et, à plus de huit cents lieues de toutes parts, des immensités vides et mouvantes l’environnent. Elle est plantée de hautes statues monstrueuses, oeuvres d’on ne sait quelle race aujourd’hui dégénérée ou disparue, et son passé demeure une énigme. J’y ai abordé jadis, dans ma prime jeunesse, sur une frégate à voiles par des journées de grand vent et de nuages obscurs ; il m’en est resté le souvenir d’un pays à moitié fantastique, d’une terre de rêve.”

Croquis de la cabine de Pierre Loti sur la frégate « La Flore », lors de la mission de 1871-1872 (par Pierre Loti)

C’est lors de la conception de l’exposition que le projet un peu fou de reconstituer sa cabine à taille réelle a été lancé. Ce fut alors le début d’un long travail de recherche documentaire et de réalisation minutieuse de chacun des objets…

La cabine de PIerre Loti sur la frégate « La Flore » reconstituée pour l’exposition “Ile de Pâques, le nombril du Monde ?”

Marie-Françoise Carillo, préparatrice au Muséum, a créé ainsi une multitude d’objets disparus ou appartenant désormais à des collectionneurs privés, de la perruche encagée à la reproduction du kavakava.

 Reportage Photo de quelques unes de ses réalisations :

RECONSTITUTION D’UN BÂTON UA

Pour le bâton Ua (que l’on peut apercevoir vertical sur la première photo de la cabine reconstituée),  Marie-Françoise Carillo a travaillé à partir de résine et mousse polyéthylène. L’aspect du bois a ensuite été donné par une patine à la cire et cendres.

Réalisation de la coiffe en plumes de coq (voir photo cabine reconstituée 2). Réalisée en plumes de faisans teintées à la gomme laque et pigments. Pour les besoins de l’exposition (résistance aux manipulations), de la fibre de verre et de la résine ont été ajoutées au dos pour consolider le tout.

Mise en teinte d’une perruche figurant dans une cage (voir photo cabine reconstituée 1) .

Les meubles, quant à eux, ont été réalisés par les Compagnons du devoir, un travail exceptionnel et totalement nouveau pour eux !

Pendant le chantier, de septembre 2017 à mars 2018, les 2 ébénistes en charge du projet ont imaginé et réalisé 3 meubles à partir des croquis de Pierre Loti : une console murale, une commode-secrétaire et une armoire. Ils ont  tout d’abord mené des recherches historiques sur le style et les techniques (teinte, moulures, architecture…) en s’appuyant sur les dessins et défini celui du mobilier comme étant Louis-Philippe. D’abord réalisés pour être utilisés « normalement », les meubles ont ensuite été adaptés aux exigences muséographiques (résistance aux manipulations répétées).

Compagnon du devoir en train de réaliser l’armoire d’inspiration style Louis-Philippe

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